L'enfer de Verdun en résumé

Pourquoi la bataille de Verdun illustre-t-elle la violence de masse ?

1. La volonté d'en finir

a. Les raisons de la bataille

Au début de l’année 1916, cela fait déjà de longs mois que le front de la Première Guerre mondiale est devenu immobile : les tranchées n’ont pas changé de positions et les échanges de tirs deviennent stériles (PHASE GUERRE DE POSITION ou DE TRANCHEES). Voulant en finir, les Allemands décident de « saigner à blanc » les Français, selon leur propre expression en un lieu hautement symbolique.

Ils choisissent la région de Verdun pour mener une offensive de grande ampleur. Le site est choisi en raison de sa position stratégique, de sa renommée historique (il a été pris par les Prussiens à deux reprises) et de la fragilité de sa défense.

b. L'offensive surprise

En guise de préparatifs, les Allemands construisent des tunnels et des abris le long du front, sur une vingtaine de kilomètres. Ils font également venir des renforts : de nouvelles divisions sont acheminées jusque dans la région de Verdun (près de 80 000 soldats) pour écraser les maigres effectifs de l’armée française. Informé du projet d’offensive allemand, l’état-major adverse doute de sa réalisation et ne déploie pas de moyens particuliers pour le contrer.

Le 21 février 1916, à 7h30, l’artillerie allemande déclare officiellement les hostilités. Les premières heures sont effroyables : des obus déferlent en continu sur les positions françaises, prises par surprise et totalement impuissantes. L’infanterie allemande prend rapidement le relais et tente une percée. Elle parvient à prendre le fort de Douaumont. En réaction, le général Pétain est nommé au commandement de la bataille : il lui faut protéger la ville de Verdun.

2. « L'enfer de Verdun »

Au terme des premiers jours, donnant l’avantage aux Allemands, le camp français réagit et s’organise. Une « Voie sacrée » est instituée entre Bar-le-Duc et Verdun : elle permet d’acheminer des renforts, de ravitailler les tranchées et de renouveler les combattants, de jour comme de nuit. Entre février et avril, les effectifs mobilisés à Verdun ont plus que doublé. Ce sont près des 2/3 de l’armée française qui participent à la bataille.  Deux millions d’obus, soit un obus lourd toutes les trois secondes, tombent sur les positions françaises les deux premiers jours de la bataille.


L’équilibre des forces conduit à un massacre quotidien. 1000 hommes y décèdent chaque jour. Des villages sont détruits, des forêts sont en flammes, les champs ressemblent à un paysage lunaire. Des tranchées sont emplies de cadavres.

 
 

 

 
 

Le 18 décembre, la victoire française est proclamée mais en réalité il n’y a pas de vainqueur. Le bilan est bien trop lourd pour une situation qui n’a pas évolué : les Français déplorent 163 000 tués et 216 000 blessés. Les Allemands dénombrent, eux, 143 000 tués et 196 000 blessés. Verdun reste l’une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale.

 

 
 
 

L'essentiel

La bataille de Verdun s’est tenue de février à décembre 1916. À l’initiative de l’état-major allemand, elle a pour but de saigner à blanc l’ennemi, en attaquant un lieu symbolique.
En conclusion de combats très meurtriers, la situation reste inchangée : les deux armées ont perdu d’énormes effectifs et le front retrouve sa position d’origine. Verdun reste l’une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale.  L'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre  et mourir dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul. C’est ce qui fait de cette bataille le parfait exemple que le 1er conflit mondial est une guerre de violence de masse.

 

 

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